samedi 25 février 2012

Crash à La Réunion...

Je n'ai pas pour habitude de relater ici les accidents aériens pour deux raisons qui me semblent importantes:
- 1 : je ne veux pas affoler mes proches et les lecteurs de ce blog avec ce genre d'information qui pourrait décrire notre passion comme une activité dangereuse,
- 2 : je ne suis nullement expert aéronautique et certains commentaires pourraient être interprétés, ce que je souhaite nullement.

Donc, pour une fois, j'ai décidé de relater un événement qui me touche particulièrement, car il s'agit du crash d'un avion de type WASSMER 41 à la Réunion. Cet avion, j'ai eu l'occasion de le piloter en octobre dernier, avec Jacques LAKERMANCE, Président du CRJA, chef pilote et instructeur. C'est lui qui était aux commandes au moment du crash, avec 3 passagères à bord, en ce samedi 25 février.


Je relate cet événement car nous avions été merveilleusement accueillis à La Réunion, et quand j'avais pris contact avec des membres des Jeunes Ailes, pour effectuer un survol de l'île en tant que pilote et non "touriste", tout avait été organisé de main de maître pour que nous puissions faire ce vol magnifique. Nous étions 7 personnes.

Jacques nous avait accueilli avec la générosité et la passion qui le caractérise. Il nous avait fait faire un vol merveilleux accompagné d'explications dignes du meilleur guide touristique animé par l'amour de son île.

Ce moment de pur bonheur est relaté par ici: Survol de La Réunion.

Heureusement, tous les passagers de l'avion et le pilote s'en sortent avec des blessures plus ou moins légères. L'expérience de Jacques a certainement été un facteur déterminant à ce que ce crash ne soit pas un drame. Probablement que grâce à cette grande expérience, la famille aéronautique n'est pas en deuil.

Voilà, le plus simplement du monde, le témoignage d'amitié que je voulais faire passer à mes amis réunionnais afin de les soutenir avec la même fougue que celle qu'ils avaient mis à m'accueillir.

Bon rétablissement à tous.

dimanche 19 février 2012

WE d'événements...

Quel week-end!

En ce week-end, il y a pas moins de trois événements à fêter dans ma vie de pilote:
- en premier lieu, j'ai bouclé ma 200ème heure en tant que Pilote d'aéronef monomoteur.
- en second lieu, mon instructeur m'a validé mon Habilitation au Vol de Nuit (HVDN).
- enfin, grâce à un convoyage non prévu au planning, j'ai réalisé ma 100ème heure de commandant de bord.

Il me reste encore beaucoup à apprendre. Tout ceci arrivera avec les passionnants pilotes que je côtoie dans les deux clubs où je suis inscrit. Leur partage d'expérience est toujours un bonheur. Sans oublier nos très sympathiques contrôleurs aériens de Bron (et des SIV) qui nous aident bien et corrigent même parfois quelques "imprécisions". (private joke).

Donc, ce soir, ça a été arrosage au club des Ailes, avec une partie de la "garde rapprochée", les intimes, en quelque sorte. Dommage que tous n'aient pu y participer, mais ce n'est que partie remise. Je trouverai bien d'autres occasions...

lundi 13 février 2012

Une journée de pur bonheur...

J'avais prévu aujourd'hui un vol avec un nouveau membre du club, Albéric. Membre qu'il m'a été permis de connaître et d'apprécier aussi via l'association des Jeunes Ailes.

Celui-ci, connaissant peu la région, je lui avais proposé un de mes vols préférés : Bron - verticale St Ex.- travers Chambéry - posé Albertville - Remontée du lac d'Annecy - verticale Belley - Retour Lyon-Bron par la verticale St Ex.

Nous avions convenu que je faisais la branche aller sur Albertville et qu'il faisait la branche retour.

Nous nous retrouvons au club à 10h00 pour un départ prévu à 11h00. Édition du dossier météo, lecture des NOTAM route étroite, échanges sur ce que nous pensons de tout ça et il est temps d'aller mettre en route notre machine.

La mise en route est une fois de plus difficile à cause de la météo sibérique évoluant sur la région. Mais les connaissances apportées par mon compagnon de vol du jour, Albé, ont eu raison de la mécanique capricieuse de notre PA28.

Dès la demande de roulage, je donne mes intentions à notre contrôleur du matin, Christophe, qui nous négocie brillamment une montée à 4 500ft après la verticale de St Ex.

Nous sommes juste au-dessus de la couche en arrivant à 4 500ft. Nous nous dirigeons presque comme convenu sur Albertville. En fait j'avais prévu un cheminement mais le SIV nous proposant une route directe, je m'exécute, car ça m'arrange aussi. Toutefois nous maintenons notre passage par SW et SE de Chambéry.


La grisaille de la couche nous empêche de voir le lac du Bourget à la verticale de Chambéry, mais mon passager-pilote semble quand même apprécier le paysage. Nous poursuivons dans la vallée jusqu'au terrain d'Albertville. Et là, surprise, le terrain est enneigé. Aucun NOTAM ne nous l'avait indiqué. Pour ma part, pas question de se poser en roues sur un terrain enneigé et c'est aussi l'avis d'Albé.

Le relief se dessine bien au-dessus des nuages.

Ce n'est pas grave. Changement de consigne ce qui va me faire retravailler les déroutements. Nous décidons de mettre le cap sur Le Versoud. Contact difficile par radio avec Chambéry info à cause du relief, nous arrivons à la verticale du Versoud. La météo s'est dégradée et même si nous arrivons à descendre sous la couche en respectant les règles de l'air, il semble que ce sera très difficile de repartir.


Nous décidons donc d'un autre déroutement. Nous sommes à 5 500ft. Le temps est clair devant nous, mais c'est la purée de poids en dessous. Ce nouveau déroutement nous conduit à Romans (LFHE). Nous commençons à avoir faim et espérons vivement que la piste ne sera pas contaminée par la neige et que le restau sera ouvert.

Pour le premier point, tout va bien. La piste est en bon état. j'effectue une approche "peu conventionnelle" à cause du vent de travers. Les conseils d'Albé me seront bénéfiques. L'atterrissage quant à lui se passe plutôt bien malgré le vent de travers.

Pour le deuxième point, ce n'est pas la même chose. Le restaurant est fermé le lundi. Vraiment pas de chance. Nous passons au bureau de piste et en profitons pour nous faire conseiller sur un restaurant dans le coin. Nous allons au restaurant du club-house de tennis juste derrière le terrain, où nous déjeunons très bien.

La branche retour est faite par Albé, avec lequel j'apprends beaucoup. C'est du pur bonheur. Le retour se fait par une directe par BR que nous demandons au SIV. L'arrivée est approuvée et nous nous posons avec une directe 34 en utilisant l'ILS.

Merci Albé pour ce très bon moment et tout ce que j'ai pu apprendre pendant cette journée. A remettre au plus tôt.

dimanche 12 février 2012

Encore un vol gastronomique...

Ce matin, tempête de ciel bleu sur Lyon. Un froid de malade, mais un ciel magnifique. Avec ce temps, pas question de rester les ailes repliées. Ça tombe bien, nous avions décidé depuis quelques temps avec JC d'aller tester le restaurant du terrain de Paray-le-Monial (LFGN).

Après lecture des TAF et METAR sur notre route, nous avions prévu deux branches, d'environ 1h15 chacune :
- branche 1 avec JC en Commandant de bord : Bron - Châlon - Montceau (pour un touch) - Paray
- branche 2 pour laquelle je suis CB :Paray - Vichy (pour un touch) - Bron

LFLY 120700Z AUTO 34011KT 9999 NSC M09/M14 Q1026
TAF: LFLY 120500Z 1206/1312 36010KT CAVOK


Nous ne partions qu'à deux car la piste de Paray est assez courte (600m) et en pente. Petite révision des décollages courts et ça doit passer, mais si on décolle dans le sens de la montée, après un bon repas", deux personnes à bord suffisent.

Tout commence par une arrivée au club, montage et lecture du dossier de vol, et direction l'avion. Vu les températures du moment, la bête est très difficile à réveiller. Après quelques tentatives révisées hier avec le chef pilote, rien n'y fait. Heureusement, un instructeur sympa d'un club voisin (ACTCL pour ne pas le citer) nous a prêté son sèche cheveux pour réchauffer délicatement notre monture.

C'est magique, 10 minutes de réchauffage à feu doux et les 160hp se réveillent doucement en toussotant quelque peu. Nous le laissons tourner un peu pour que le réveil ne lui soit pas trop brutal.

Alignement 34, décollage et JC demande à monter de suite à 3 500ft.


Le contrôleur de Bron nous rappelle quelques secondes après pour nous donner la clairance délivrée par l'approche de St-Ex et nous montons.

OAT à -11°C

Nous sommes un peu dans la couche laiteuse, mais rien de bien extraordinaire. Nous avons une vue magnifique sur la région de Villefranche-sur-Saône, et surtout la Saône toute gelée. C'est vraiment impressionnant. La Saône est presque toute blanche et on voit la découpe de la glace laissée par les bateaux.

Photos de la Saône au Sud de Mâcon :


JC a tellement froid dans l'avion qu'il pilote avec les gants! Je vais être obligé de lui donner un coup de main pour changer les fréquence radio!


Nous arrivons vers Mâcon et mettons le cap à l'Ouest pour rejoindre le terrain de Montceau-les-Mines et sa piste en dur de 900m.

Montceau (LFGM)

Aucune activité dans le secteur. Mais comme nous sommes sur la fréquence "poubelle" nous recevons des messages d'avions se posant à Autun et Perouges. Intégration standard pour un toucher et redécollage pour Paray.


Nous voyons deux vieux avions militaires sur le parking du terrain.


Le terrain de Paray-le-Monial est tout proche : 12NM. Le saut de puce est assez rapide surtout que nous avons 15kt de vent arrière. La piste est relativement facile à trouver avec ses deux repères remarquables : l'autoroute et un château d'eau presque en travers du seuil de piste 13.

Paray-le-Monial (LFGN)

Pas beaucoup de vie ici non plus. Tension à bord, il ne faut pas rater l'atterrissage, sinon se sera une remise de gaz, vu la longueur de piste disponible (600m). Heureusement, tout est gelé, sinon, par temps humide, la piste doit être assez grasse.

Petite halte au restaurant du terrain :



C'est une excellente adresse. N'hésitez pas à vous y rendre.

Nous voici bien attablés, devant de quoi bien nous restaurer. On a bien fait de ne pas trop charger la machine... Bon, arroser ça d'eau, ce n'est pas le top, mais nous sommes sérieux!


Il est temps de reprendre le vol de retour. Ça va être difficile de ne pas s'endormir, n'est-ce pas JC?

Nous pensons tous les deux la même chose. Est-ce que l'avion va repartir? Finalement, il ne fait pas si froid que ça (-1°). Nous avions pris soin de ne pas mettre le nez de l'avion dans le vent pour éviter un refroidissement des cylindres, et calculé pour qu'il ne se retrouve pas à l'ombre des hangars.

Et bien, il a été très sympa et a démarré au premier coup de démarreur. Ouf. Ça, c'est bon. Prochaine étape délicate, le décollage avec la pente et le terrain, certes dur, mais qui n'est pas non plus un billard.

Finalement tout ce passe bien. Merci Denis pour les conseils sur les décollages courts. Prise de contact avec le SIV de Clermont jusqu’à Vichy.

Vichy

Nous arrivons sur Vichy, où la piste n'est pas la même : 2 200 m de bitume, c'est beaucoup trop! Et en plus, ce ne sera qu'un touch. Après m'être annoncé à 4 minutes du terrain, il nous est donné l'info que la piste 01 est en service. Sympa, mais nous arrivons de l'autre côté du tour de piste et vérifierons quand même la manche à air. Par principe.

En base 01 à Vichy (LFLV)

Après ce touch rapide, nous reprenons notre route pour rentrer à la maison, Lyon-Bron. C'est toujours la même contrôleuse qui sévit au SIV. L'accueil y est toujours aussi agréable. Je me répète, mais je le pense vraiment.


Le retour se fait sans encombre par une verticale sur Roanne Renaison, puis Villefranche-Tarare. Nous arrivons enfin en proximité de la CTR de Bron. Des trafics inconnus nous sont signalés, il faut ouvrir l’œil.

La Saône au Sud de Neuville s/Saône (point NW)

Une petite verticale tour pour intégrer le circuit vent arrière 34 main droite et atterrissage parfait (pardon, je m'emballe!), atterrissage correct avec un peu de vent de travers.

Arrêt moteur après 1h25 de vol, une fois de plus, au-dessus de paysages magnifiques.