lundi 28 mai 2012

Découverte de l'IFR

Encore une bien belle journée aéronautique sur un WE qui a démarré bien mal sur le plan météo... une fois de plus.

Ce WE, il y avait deux évènements organisés à l'aéroclub des Ailes Lyonnaises. Il y avait tout d'abord le vol sur Villefranche de Rouergues, samedi, avec repas sur le terrain au restaurant "Le Saint-Exupéry", qui avait été reporté suite à une météo pourrie en avril. Bon, je vais vite passer sur ce vol, car il a été... reporté une fois de plus... cause météo pourrie!

Le deuxième évènement était un vol de découverte du monde de l'IFR, le vol uniquement aux instruments. C'était le groupe "Voyages" des Ailes lyonnaises qui organisait cette opération, groupe composé de l'ami Albéric et de votre serviteur, et qui s'était entouré d'éminents spécialistes du sujet : Christian, Gilles et Paul.

Le vol de ce dimanche a été précédé d'un cours théorique de grande qualité, mardi dernier, préparé par Christian, présenté par lui-même et Paul, et tous les documents associés préparés par Albéric. Pour cette fois, je n'ai pas fait grand chose, ce qui me permet de leur rendre hommage ici pour tout le travail fourni.


Traces GPS du vol.

Donc, après ces deux heures trente de cours, nous devions nous retrouver à l'aéroclub sur un planning défini pour permettre aux dix pilotes retenus d'effectuer ce vol aux instruments. Les vols se sont effectués sur le TB20-250 et sur le PA28-160, avec nos deux instructeurs qualifiés IFR : Gilles et Paul.

La check-list : une affaire sérieuse demandant de la concentration.

La première mise en route a été demandée à 8h30 pour les deux avions.Nnotre périple devais nous amener à St-Etienne, pour une remise de gaz et retour sur Lyon-Bron. J'étais du premier voyage, avec Gilles dans le TB20, et nous avions à bord en sac de sable, Jean-Yves, notre informaticien préféré, et néanmoins excellent camarade de voyage.


Nous mettons donc en route, pour un départ EB2P, avec une montée dans l'axe 34 pour 4,4 NM, puis virage à gauche pour rejoindre EB, le NDB d'entrée de St-Etienne-Bouthéon. Le TB20 monte très bien et je vire à gauche au-dessus de la ZRT de Lyon, où nous, VFR, nous ne sommes pas autorisés à pénétrer en-dessous de 5 000ft, alors que nous ne sommes ici qu'à 3 500ft. Mais comme on peut le voir sur la carte ci-dessus: aucune allusion à cette ZRT.

Passage au-dessus de Lyon.

Nous commençons à rencontrer les nuages. Quel pied! Enfin, du vrai vol sans visibilité. Mais je me rends compte que là, il faut vraiment "piloter" l'avion. Tous les repères visuels et sensoriels ont disparu, presque instantanément. Le moindre regard à l'extérieur et l'avion, même bien équilibré, à une tendance certaine à s'incliner, sans que le cerveau ne détecte quoi que ce soit. C'est impressionnant. Je ne pensais vraiment pas à perdre mes sensations aussi vite. 





Je me remets immédiatement à regarder mon horizon et le cap que je dois suivre pour suivre la route. La majeure partie du vol se fait sans visibilité. Il me faut impérativement garder ces repères instrumentaux.

Nous faisons notre arrivée sur EB et intégrons le circuit. Nous procédons à une arrivée sur l'ILS 18 et faisons une remise de gaz à 1 490ft, altitude donnée par la carte d'approche, puis mettons le cap sur  MURRO 4, après avoir passé le NDB BO, pour un retour sur Lyon-Bron, via VNE et BR.


Nous sommes encore bien dans les nuages. Il faut surveiller le taux de montée et surtout l'inclinaison de l'avion. On a vite fait de dépasser les 15° sans s'en rendre compte, et ça peut aller très vite.
Je suis aux anges. Je ne sais pas si c'est le cas de Jean-Yves à l'arrière car on ne l'entend pas beaucoup. Je le questionne et il nous répond que tout est ok. Dans tous les cas, on poursuit. Gilles veille au grain et me délivre ses conseils avisés. 


Il y a un gros travail à effectuer sur les moyens radio, dont Gilles se charge avec brio. Je pense que tout ce travail, quand on est dans un avion monopilote, engendre une charge de travail énorme. Nos amis pilotes de ligne ou d'affaire, sont généralement deux, dont l'un pilote et l'autre s'occupe de la radio. En plus, la route est généralement programmée dans le FMS ce qui rend la tâche moins ardue. Là, seul, il faut s'occuper de la machine et de la radio-nav, et on a vite fait d'être dépassé, surtout sur un vol si court.

Nous poursuivons notre retour par le VOR de VNE, puis BR avant une longue finale pour la 34 de Bron. Je coupe le moteur après 1h01 d'un vol passionnant et riche d'expériences. J'espère bien en refaire dans ces conditions, ou juste en PAX, voire en Copi avec Albé.

En tous cas, cette journée a été intense, que ce soit en apprentissage durant le vol, en nouvelles rencontres très sympas avec des membres du club ou en remerciements des différents pilotes qui ont pu bénéficier de cette journée exceptionnelle. 

Ça fait plaisir d'organiser ce genre d'évènements et de voir le plaisir non dissimulé des participants.

Une partie de l'équipe d'organisation.

Je profite donc de ces lignes pour remercier encore une fois tous ceux qui ont contribué grandement à ce qu'elle soit une réussite : Gérard, notre Président, Albéric, Christian, Gilles et Paul ainsi que tous ceux qui y ont apporté leur bonne humeur.

Un des moments forts de la journée!

A très bientôt pour de nouvelles aventures...

mardi 8 mai 2012

Joli vol dans les montagnes

Mais quand est-ce que la météo va enfin nous apporter durablement le printemps? La question se pose de plus en plus pour que nous puissions enfin réaliser des vols sous tempête de ciel bleu. Mais il nous en faut plus pour nous décourager! 

Un jour férié = un vol! Pas question de se laisser intimider par cette météo capricieuse, sauf si elle nous lâche ses foudres.

Donc en ce jour de défilé du 8 mai, nous avions prévu avec JC d'aller défiler dans les montagnes, avec comme objectif : Barcelonnette (LFMR), près du lac de Serre-Ponçon, que nous ne connaissons ni l'un ni l'autre.

Rendez-vous très tôt (pour JC) au club, c'est à dire 9h 30, afin de faire le point météo pour savoir si : Go ou No GO. Nous y rencontrons un futur ex-élève pilote et son testeur. On peut sentir une certaine pression qui règne dans le bureau des pilotes. Quelques plaisanteries fusent histoire de détendre l'atmosphère, puis nous reprenons la lecture des cartes et des NOTAM avant de partir préparer notre machine, le F-GYPG.

Nous savons que ce vol se fera sous un ciel couvert, mais les nuages ne semblent pas accrochés aux montagnes. Nous aviserons durant le voyage. C'est JC qui se met en place de Cap'tain pour la première branche. Nous sortons de Bron par BR pour une directe sur Grenoble-St Geoirs que JC connait bien pour y avoir passé son PPL et avoir habité la région. J'ai donc droit à un visite touristique commentée, ce qui est très sympa.

Les Alpes vues depuis Grenoble St-Geoirs

Au-dessus de Grenoble

Grenoble Le Versoud (LFLG)

Nous arrivons sur Grenoble avant de pénétrer les vallées devant nous conduire à notre destination. Les paysages sont magnifique avec cette luminosité particulière. 

Le Drac à Champ-sur-Drac

Barrage sur le Drac à Corps

Le Mont Aiguille dans le Parc Naturel Régional du Vercors

Nous suivons le Drac, passons quelques lacs et barrages avant de survoler les terrains de ASPRES (LFNJ) et de SERRES (LFTM).

Terrain d'ASPRES

Terrain de SERRES. Ca fait court pour un terrain de déroutement!

Nous passons ensuite le terrain de GAP (LFNA) où de l'activité parachutisme est en cours. Nous dévions donc notre route légèrement au Sud pour ne pas passer à la verticale du terrain.

Le terrain de GAP

Une ferme photovoltaïque à l'Est de Gap

Devant nous s'ouvre la magnifique lac de Serre-Ponçon, ciselé dans le paysage.

Arrivée sur le lac de Serre-Ponçon

Barrage de Serre-Ponçon

Lac de Serre-Ponçon au pied de Chorges

Nous arrivons dans la vallée de l'Ubaye menant à Barcelonnette. Le cheminement est étroit et nous préparons à haute voix un éventuel demi tour et le croisement d'un autre aéronef dans cette vallée étroite. En avion, il faut tout anticiper. Nous sommes d'accord sur la conduite à tenir et poursuivons donc notre vol sereinement.

Vallée de l'Ubaye

Un petit village de la vallée de l'Ubaye

La vallée s'élargit pour nous offrir en fond de carte postale le terrain de Barcelonnette, avec sa piste en dur, légèrement bombée au milieu.

Photo "un peu" floue, mais on voit bien la piste bombée!

Reconnaissance parfaite par JC, puis intégration du tour de piste à 4 500ft. Le circuit du tour de piste est publié, il nous faut donc le respecter scrupuleusement. La base se fait pratiquement au seuil de piste 27 ce qui nous imposera une vitesse verticale importante. Cette approche ne doit pas être très agréable pour des non-initiés : attention les oreilles!

La base se fait au confluant de l'Urbaye et du Bachelar

C'est court entre la base et la finale!!!

Avec cette piste bombée, quand vous vous trouvez au seuil de piste, impossible de voir l'autre seuil, ça fait un drôle d'effet. Nous regagnons le parking avion puis le bureau de piste pour payer la taxe. 

Au parking. Au fond, la vallée d'arrivée.

Et là, grosse surprise : le bureau est ouvert. Sur un meuble en bois se trouve un registre sur lequel nous indiquons notre immatriculation et quelques renseignements, et le paiement de la taxe se fait par un tiroir-caisse ouvert, dans lequel se trouve l'argent pour la monnaie. Nous y déposons notre dû, totalement stupéfaits de voir que de l'argent est laissé comme ça, à la disposition de tous. C'est tellement improbable chez nous au Bronx!

Le bureau de piste et mon Cap'tain!

Extraordinaire : la caisse est ouverte mais le stylo est attaché!

Les taxes d'atterrissage

Trace GPS 1ère branche

Nous arrivons au restaurant Le Planeur, situé sur le terrain, pour une petite pause bien méritée quand nous rencontrons quelques pilotes attablés devant des apéritifs "de pilotes". Dans le groupe se trouve le président de l'aéroclub de St-Chamond avec lequel j'ai échangé des mails pour la réalisation de mon vol mise en garde (voltige) offert par le CRA22 à tous les pilotes ayant réussi leur PPL.

Nous discutons un moment sur nos clubs respectifs, sur l'organisation de ce vol et sur les différentes manifestations organisées dans nos aéroclubs. Nous passons un moment très sympa. Nous parlons également du vol à voile, qui se fait sur le terrain de Barcelonnette, ce qui me conduit à réaliser mon baptême de vol à voile, ce qui fera l'objet d'un autre post.

Le restaurant ne paye pas de mine de l'extérieur, mais nous y mangeons très bien et l'accueil est très sympa. Nous prenons bien notre temps (c'est férié, il ne faut pas exagérer!), et nous remettons en route vers 16h00 pour le retour sur Bron. Ce sera moi le pilote en fonction pour cette branche. Nous ne trainons pas car le temps semble se dégrader et la vallée semble se refermer.

Le retour se fera sous la pluie, c'est toujours bien, ça lave l'avion. J'avais décidé de changer la route de retour par rapport à celle de JC, histoire de voir d'autres paysages. La visibilité est correcte mais nous n'irons pas trainer vers les reliefs qui commencent à être bien pris.

Nous sortons des montagnes à la verticale d'AUBENASSON (LFJF) et mettons le cap sur Lyon-Bron. Pour traverser les zones de Grenoble, je contacte Lyon-Info et lui demande une directe par BR, qui m'est négocié par la charmante contrôleuse de St-Ex.

Le retour se fait sans encombre et je coupe le moteur à la pompe avec 1h15 de plus au compteur. Voyage très sympa mais fatiguant vu la concentration à avoir à cause de la météo. Heureusement, la confiance que nous avons l'un envers l'autre avec JC permet de mettre de la sérénité dans le cockpit.

Trace GPS 2nde branche

Merci JC pour ce bon vol.

vendredi 4 mai 2012

Retour de La Rochelle

En ce vendredi matin, après un bon repas la veille dans une crêperie de St Martin de Ré et une excellente nuit, il nous faut envisager le retour sur Lyon. Comme prévu la météo n'est pas très clémente sur le trajet et nous nous y attendions. Sur l'île de Ré tout va encore très bien.

Nous consultons la météo sur les différents sites possibles afin de préparer un plan A et un plan B. Ce sera Brian qui se mettra aux commandes pour ce vol retour, à priori sensiblement identique au vol aller. Mais très probablement le niveau de vol sera beaucoup moins élevé.


Nous sommes ramenés à l'aéroport international de La Rochelle - Île de Ré par nos hôtes. Il s'y trouve deux 737 de Ryanair en train de décharger ses passagers. Tout se fait très vite avec cette compagnie. Les futurs PAX sont déjà dans les starting-blocks du hall de départ.

Nous nous présentons au PIF pour accéder à la piste. La personne chargée du contrôle nous propose de nous donner le code d'accès du portillon des vols aviation générale, qui mène exactement au même endroit mais qui évite le passage au contrôle et aux rayons X. C'est très important la sûreté aérienne!

Sur le tarmac se trouve également un ATR72, que nous avions vu arriver la veille, venant du Danemark. Drôle de livrée, il semble avoir été peint pour Woodstock!


Nous accédons donc à notre avion sans aucun contrôle en dehors de la vérification d'une licence pilote. Déjà, les Ryanair ont refait le plein de leurs passagers et mis en route et ils s'apprêtent à rouler pour passer à environ... 50m de nous.

Brian fait sa prévol et dirige l'avion à la soute à carburant pour refaire les pleins. Pendant ce temps nous regardons passer, avec Yannick et Emmanuelle les deux Ryanair qui ont laissé sortir, par le seul taxiway disponible, un PA 28 de la DGAC. 

Une fois les pleins faits, nous prenons congé de nos hôtes. Nous roulons au point d'arrêt pour intégrer la 27 et décoller. Le plafond est bas, mais pour l'instant ça passe sans problème. Notre altitude croisière ne sera que de 3 000ft pour l'instant. Mais comme il n'y a pas de relief, aucun souci. En s'approchant du Massif Central, ce sera une autre affaire. L'approche de La Rochelle nous libère et nous contactons le SIV de Poitiers. Nous restons en-dessous de la zone de Cognac, surtout à cause de la météo, puis nous passons avec Limoges. Vu notre altitude, il nous est difficile de les joindre. 

Le temps devant nous n'est pas très folichon. Plus ça va, plus ça s'épaissit. Il pleut, ce qui nous lave bien l'avion, mais nous devons bien surveiller nos altitudes de sécurité. Nous passons St-Junien puis Limoges, quand un voile gris de pluie se positionne devant nous. Aucune visibilité de l'autre côté, il va nous falloir la contourner par le Sud, mais ce qui va nous obliger à partir vraiment sur le Sud, ce qui ne nous arrange pas trop.

Après avoir étudié les autres options possibles, la décision est prise de se dérouter sur Limoges. Le plus gros risque est de se retrouver en zone assez inhospitalière car disposant de peu de terrains pour nous poser en cas de problème, et revenir après le déroutement sur Limoges ne nous avancera pas du tout.

Nous demandons donc à intégrer le circuit à Limoges. Un ATR42 d'Airliner affrété par BritAir est au roulage sur le taxiway pour un départ en 03. Nous sommes autorisés à atterrir avant son départ. Brian libère rapidement la piste pour ne pas le gêner dans son créneau de départ. Une fois la piste libérée il prend son accélération.

1ère branche : La Rochelle - Limoges

Il est 13h00, avant d'aller manger un sandwich, nous allons payer la taxe d'atterrissage qui pourrait être salée à mon sens, mais Brian m'indique qu'il y a une loi nous dispensant de taxe quand on se trouve en déroutement météo. J'ai un gros doute, car il me semble avoir entendu qu'à Bron une remise de 50% était appliquée, mais pas au-delà. En fait, il n'y a pas de règle (ou elle n'est pas respectée...) mais ici nous la payerons intégralement. Elle est de 5,16€, ce qui finalement ne va pas chercher bien loin.

Retour à l'avion avec un sandwich en main et un coca, nous en profitons pour faire le tour des hangars, où se trouvent quelques belles machines, mais disposées bien trop près les unes des autres pour pouvoir faire de belle photos. L'hélico gendarmerie est en pièce détachées dans son hangar.

Nous revenons à l'avion, petit point météo avec l'IPad (c'est quand même bien pratique), regard tourné vers le ciel qui se dégage peu à peu, les nuages étant poussés par un vent du Sud alors qu'au sol règne un vent d'Ouest! La décision de repartir est prise conjointement. On voit maintenant bien le relief, aucun nuage n'y est accroché et ce qui monte d'Espagne est plus haut.

Nous prenons donc congé de Limoges vers 14h00 pour reprendre notre route à l'Est. Il pleut, les nuages sont justes au-dessus de nous, mais la visi est bonne. Aucun éclair d'orage autour de nous. Nous poursuivons en passant avec le SIV de Clermont, lui aussi difficile à contacter vu notre altitude. heureusement nous arrivons quand même à monter et à avoir une clairance de transit avant de passer la TMA de Clermont.

Relai hertzien au dessus-de Clermont-Ferrand

Nous repassons verticale terrain (petit coucou à Édouard), et poursuivons jusqu'à Bron en passant par le Nord car la 16 est en service. Il fait beau et chaud à Lyon. Le ciel s'est éclaircit à partir de Clermont où la météo pourrie semble s'être arrêtée aux reliefs d'Auvergne, ce qui est plutôt bien.

Il y a pas mal de vent sur Bron, l'ATIS nous donne 18kt dans l'axe, mais il semble y avoir des rafales vu la difficulté à tenir notre vitesse en finale. Mais Brian se débrouille comme un chef. On voit le pilote émérite de planeur.

 2ème branche : Limoges - Lyon-Bron

C'est la fin d'un beau périple, assez fatiguant quand même, mais avec de belles images plein la tête. Merci Brian pour ce bon moment.

jeudi 3 mai 2012

Une journée à La Rochelle et ses environs

Voilà une belle traversée de la France, dans sa grande largeur, en allant de Lyon-Bron sur La Rochelle.

Rendez-vous à l'aéro-club à 6h00 avec Brian. La météo est incertaine, surtout pour le retour prévu le lendemain, vendredi. Nous étudions les cartes météo sur différents sites pour peaufiner nos analyses personnelles. 

Nous prenons la décision de partir malgré tout, avec possibilité de déroutement, au cas où. Notre monture sera le F-GYPG, un DR 400 de 160hp. 

F-GYPG

Je prends les commandes pour le vol aller. Notre route est assez simple, c'est presque une ligne droite.


Nous passerons à la verticale des aérodromes de Feurs (LFPZ), Clermont-Ferrand (LFLC), Limoges (LFBL), St-Junien (LFBJ) avant d'arriver sur La Rochelle (LFBH). Le tout en 2h10, s'il n'y a pas de vent.

Nous préparons notre machine pour un départ assez rapide afin d'éviter les premières brumes dû au lever du soleil. Il a beaucoup plut sur Lyon la veille et le réchauffement de la planète au lever du soleil risque de nous créer des problèmes pour partir. L'ATIS nous donne pour l'instant une visi de 4000m, du Few à 500ft et du Scattered à 1 500ft, une température à 10°C et un DP à 9°C. Les nuages sont toutefois peu épais et notre niveau de vol sera le FL065, ce qui devrait nous mettre largement au-dessus de la couche.

Nous sommes autorisés au roulage avec proposition de décoller en 16 alors que la 34 est en service, et ce à cause du faible vent. Nous prenons l'option proposée par la contrôleuse (toujours aussi charmante) de Bron. Ceci nous permettra de gagner quelques minutes.

  Les nuages au-dessus de Feyzin (SA)

Nous passons SA, le point de sortie, quittons Bron et prenons contact avec l'approche de Lyon-St Exupéry pour la suite de notre vol. A cette heure-ci, peu de trafic dans le secteur (le hub de Lyon n'est pas encore en service) et nous sommes immédiatement autorisés à monter au FL065. La vue sur Lyon est magnifique. Nous sommes au-dessus de la couche qui s'est formée dernière nous. Juste les sommets des Monts du lyonnais émergent au-dessus des nuages. Quelle carte postale!

Les Mont du Lyonnais

L'ensemble des vallée est sous les nuages et nous passons à la verticale de Feurs sans voir le terrain. L'approche de Lyon nous demande de passer avec ses collègues de Clermont. Notre transit est approuvé.  Il y a toujours peu de monde sur la fréquence. Nous avons peut-être réveillé les contrôleurs! 

Clermont-Ferrand

Le temps s'éclaircit peu à peu sous nos ailes et nous pouvons commencer à admirer les paysages du garde-manger Français. Nous arrivons à proximité de Clermont-Ferrand (coucou Edouard, qui doit être au boulot). Nous laissons à notre gauche le point culminant de Clermont, avec sur son flanc, l'entrée du parc Vulcania dédié à la connaissance des volcans.
 
 Un volcan d'Auvergne (au-dessus de Clermont)

Le vol se poursuit en direction de Limoges. Avant de passer sur le travers du magnifique lac de Vassivière, le contrôle nous demande d'être vigilant  à la tenue de notre route car la R 203 est active. Nos militaires s'entrainent avec des explosifs, des armes légères d'artillerie, des tirs de mortiers et de missiles et à la conduite de drones. Effectivement, il vaut mieux éviter d'aller les chatouiller.

 Lac de Vassivière (en partie)

Limoges

Nous passons dans le travers de Limoges, où le ciel est bien dégagé, maintenant, puis du terrain de St-Junien qui pourrait faire un beau terrain de déroutement au retour, si nécessaire. J'augmente mon cap de 10° pour faire une route directe sur La Rochelle. Nous débutons notre descente après avoir pris contact avec les militaires de Cognac enfin de les laisser évoluer sur leur zone d'entraînement au vol et à la voltige. Nous passons donc sous les 3 000ft. Le contrôle militaire a une phraséo irréprochable. Nous devons en faire de même pour ne pas passer pour des ploucs!

Original... mais facile à arroser en automatique

Notre transit se fait malheureusement sans voir de "pointus", autre nom des avions de chasse. Ça aurait été sympa d'avoir une petite visite de courtoisie. Nous passons ensuite avec l'approche de La Rochelle. C'est la 09 qui est en service, mais là-aussi, vu la force du vent, le contrôleur me propose une directe en 27 pour nous raccourcir. J'approuve. La finale est un peu particulière à cause de l'environnement et des villages qu'il ne faut pas survoler. C'est original, en fait, il suffit de suivre l'autoroute!.


Je me présente en finale, je suis autorisé à atterrir et le petit vente de travers nous secoue un peu. C'est maîtrisé, mais la sortie ayant été dépassée, je suis autorisé à une 180° pour venir la récupérer. Nous nous rendons au parking "Golf" en herbe. Il faut faire attention car il dispose d'une entrée et d'une sortie. Mais le contrôleur nous indique très bien le cheminement à suivre.

 La Rochelle (LFBH)

Arrêt moteur après 2h35 de vol. Il est 10h10. Nous sommes attendus par le frère de Brian et son beau-père pour un vol local au-dessus de la côte, puis direction l'île d'Yeu.

oOo

C'est donc notre deuxième vol du jour. Nous sommes maintenant quatre à bord. Avec la carburant délesté sur la première branche, nous pouvons entreprendre ce vol en toute sécurité. Brian sera la Cap'tain pour ce survol maritime et il doit donc maintenant déposer son plan de vol. Petit oubli avant le départ : quel est le numéro du BRIA local. Pas de problème, nous avons tous celui du très efficace de Lyon-St Exupéry qu'il contacte. Certes, son interlocuteur s'interroge sur cet appel, mais le : "on vous appelle vous, car vous êtres toujours très efficace" fait toujours son petit effet!

 Brian en train de préparer son plan de vol... ou sa nav!

Pendant que Brian dépose le plan de vol, j'en profite pour faire le briefing sécurité de nos passagers. Notre survol maritime se fera à 500ft mer (150m) et il faudra réagir vite en cas de problème. Je présente également notre monture à nos PAX avant de les installer à bord. Brian fait sa prévol. Le temps de mettre en route et de faire nos essais moteur, le plan de vol sera prêt au contrôle de La Rochelle et pourra être activé par le contrôleur.

Nous sommes autorisés à nous aligner sur la 09 pour un départ virage gauche et remonter la côte. Mise en puissance, décollage... Le paysage est magnifique avec les marais salants sur la droite, la pleine mer sur la gauche. Le contrôle nous signale que la D18 est active du sol au FL095. On va donc ouvrir l’œil, mais nous serons obligés de la pénétrer pour aller sur l'île d'Yeu.

 Entrée du port des Sables d'Olonne

Nous remontons la côte, passons le travers de la Tranche sur mer, des Sables d'Olonne puis de St-Hilaire-du-Riez avant de mettre la cap plein Ouest pour notre destination finale, avec un survol maritime d'une dizaine de minutes.

La Tranche sur mer

Port Joinville

L'île d'Yeu s'offre à nous dans sa majestueuse beauté. Nous approchons par le Nord où se trouve Port Joinville, seul village de l'île, puis faisons le tour pour rejoindre l'aérodrome situé sur la façade Est. Le terrain dispose de deux pistes, une en dur (14-32 disposant d'une LDA de 1 220m) et une en herbe (04-22 de 750m). Le vent est moyennement fort et TRES variable, il faut nous décider.


 Île d'Yeu et son aérodrome

Pointe occidentale de l'île

Brian choisis la 32, avec possibilité de remise des gaz. Report en vent arrière, au-dessus de la mer, base, finale... La machine est très difficile à contrôler dans ce vent. Il indique "remise de gaz" et nous repartons pour une nouvelle approche. Le vent tourne toujours et il prend la sage décision de faire l'approche en 04, sur la piste en herbe. On croirait atterrir sur un porte avion : le seuil de piste est presque à l'aplomb de la mer à une hauteur d'une quinzaine de mètre. Le point d'aboutissement est décalé.

L'atterrissage est très bien réalisé dans les conditions du moment, et nos PAX sont quand même devenus muets. Il faut dire que pour une première pour tous les deux, c'est une première "sportive". Nous regagnons le parking après 1 heure de vol environ. Nos PAX sont comblés par ce qu'ils ont vu, nous aussi.

 Trace GPS entre La Rochelle et l'Île d'Yeu

Etape suivante, clôturer le plan de vol, trouver un taxi pour aller sur Port Joinville, déjeuner et prendre du bon temps. Nous sommes debout depuis 4 h 30 du matin et la fatigue commence à se faire sentir.

Le plan de vol est clôturé, mais il n'y a pas de taxi dispo sur l'île. En fait, il n'y a que deux taxis, le premier est en transport de malade pour la journée (il a dû quitter l'île), le second s'occupe des passagers arrivant pas le bac. Au-secours, il fait faim!!! D'un coup, nous voyons une personne quitter les bâtiments de l'aérodrome et se rendre à sa voiture. Nous nous payons le culot de lui demander de nous emmener, ce qu'il accepte bien volontiers. C'est sympa, cette solidarité entre pilotes. Nous voici donc "incarcérés" à 5 dans une Twingo très ancienne génération.

Il nous dépose dans le centre du village où nous n'avons plus qu'à choisir où nous poser. Nous choisissons un petit restau bien sympa. Les gens sont très agréables ici.

 Un des bateaux venant des Sables d'Olonne

Il est maintenant temps de penser au retour. Notre conducteur nous avait indiqué la possibilité de louer des vélos que nous pourrons laisser sur place à l'aérodrome. Donc direction le loueur, et il y en a plein. Nous prenons possession de nos montures pour un prix "un peu" exorbitant (il nous font payer 1/2 journée à 8€ pour 1 heure, plus 8€ de récupération pour l'ensemble des vélos).

 Et oui, incroyable, mais en vélo!!!

Ici, le vélo ne présente pas une grosse difficulté : tout est assez plat, mais voilà bien longtemps que je ne suis pas monté sur ce type d'engin. heureusement, les selles sont très confortables. Nous longeons la magnifique côte escarpée, c'est du pur bonheur :

Notre retour à La Rochelle se fera par une verticale de Fort Boyard, certains voulant saluer le Père Fourrasse, d'autres envisageant de caresser les tigres... Nouveau plan de vol, au BRIA local, cette fois, puis mise en route. Notre départ se fera par la 14, car le vent à encore tourné.

 Marais salants de l'île de Ré

Le pont de l'île de Ré

Nous mettons le cap sur les Sables d'Olonne, directement, puis survol de l'île de Ré, où nous passerons la nuit, de l'île d'Oléron pour enfin passer à la verticale de Fort Boyard. Le nombre de bateaux autour est impressionnant : ça doit être la destination touristique locale pour les amateurs de la célèbre émission de télé qui tourne depuis quant même 22 ans.

Après quelques 360 autour du fort en s'assurant qu'il n'y a pas d'autres aéronefs qui ont la même idée que nous, nous mettons le cap sur La Rochelle pour le dernier atterrissage de la journée.

Île d'Aix

Trace GPS du vol de l'Île d'Yeu à Fort Boyard

Nous avions deux options à cause de la météo : soit passer la nuit sur place, soit rentrer le soir en cas de mauvais temps le lendemain. Le choix est vite fait : nous arrivons trop tard pour refueler. Ce sera donc une nuit (à priori!) sur place.

Fin de journée, bien fatigués par cette merveilleuse journée.



Les "pointus" de Cognac viennent nous saluer... Merci!